Niigata, je me suis levé à cinq heure du matin. Puisque les régions côtières me sont météorologiquement hostiles je me résouds à me retirer vers les montagnes. Direction Matsumoto, préfecture de Nagano! Il me faut pas moins de trois différents trains pour y arriver. Deux shinkansens, dont le Asama 501 de Takasaki à Nagano, puis le Limited Express Shinano 4 Wide View.
Wide view c'est pour la taille des fenêtres un peu plus importante que d'habitude, ceci afin de bien profiter de la vue somptueuse sur la vallée de Kiso que propose cette ligne qui va jusqu'à Nagoya.
Dés mon arrivé à Matsumoto le soucis du logement est réglé en deux coups de fil. Ce sera le ryokan Nunoya, à mi-chemin de la gare et du chateau de Matsumoto. Dés mes bagages déposés au ryokan je file vers le chateau. Je traverse au passage quelques quartiers sympatiques le long de la rivière. On y trouve toute sortes de commerces. Il y a même une boutique de jeu de rôle ou je compulse, sans rien y comprendre, la version japonaise de l'Appel de Cthulhu, ça me rappelle le lycée et la fac.
Le chateau de Matsumoto est un des lieux que j'attends de pouvoir visiter avec le plus d'impatience. Je ne suis pas déçu. Au détour d'un énième building le chateau se dévoile d'un coup à mes yeux. Il est impressionnant avec ses murs noirs, qui lui valent son surnom de chateau du corbeau. Je fais le tour des douves où batifolent cygnes, canards et carpes "Koï", pour accéder à l'entrée.
Ce chateau, qui n'est pas forcément le plus impressionnant du Japon, a pourtant une caractéristique particulière qui le distingue des autres. Contrairement à beaucoup de chateaux, qui sont des reconstructions en béton des bâtiments originels, détruits par les aléas de l'histoire, surtout par les bombardcements de la seconde guerre mondiale, celui-là a été épargné. Construit en 1504, puis modifié en 1593, il n'a depuis pas changé. Vu son état de conservation quasi parfait ça a de quoi laisser admiratif.
D'ailleurs pour le visiter sans l'abimer on se déchausse à l'entrée. La visite en chaussette sur les superbes parquets du chateau est agréable au départ, mais le froid aidant je ne traine pas trop sur la fin. Je termine par la visite des jardins avec de belles vues sur le chateau encadré des couleurs de l'automne.
Après le chateau je fais un rapide tour du sympatique, mais tout petit, musée de la ville. J'avais prévu au départ la visite du musée Ukyo-e de la ville, une collection privée parmi les plus importantes du monde d'estampes japonaise (dont le grand Hokusai). Malheureusement le musée est fermé le lundi, mauvais timing, c'était pourtant indiqué par le guide... Au temps pour moi!
A la place je me dirige, en train, vers Narai, à une quarantaine de kilomètres de là. Narai est une ancienne ville étape du Nakasendo, une voie qui reliait autrefois Kyoto (la capitale de l'époque) à Edo (la future TOkyo et, donc, future capitale). Cette route était longue et était jalonné de villes étapes, soixante neuf en tout, Naraï étant la trente quatrième. La vallée comporte deux autres villes de ce type, Tsumago et Magome. S'il fait beau demain je les visiterais.
Tout une rue de cette petite ville est à l'image de ce qu'était une ville japonaise à l'époque médiévale. J'y arrive sur les coups de cinq heures et c'est trés calme, pas de touristes, à part moi, à l'horizon. Le quartier est une longue rue d'environ un kilomètre qui démarre à cent mètres de la gare et propose à ma vue des maisons et des boutiques d'antan. On s'attend presque à voir sortir un samouraï d'un bar à saké. La nuit tombe rapidement, direction la gare et le ryokan de Matsumoto..
Demain direction Nagoya.