Alors grosse journée que ce vendredi. Heureusement hier soir je me suis bien préparé mentalement en allant faire un tour dans un restaurant super à côté du temple, le Kitchen Rakuraku. C'est tenu par Akira Mizobuchi et il est vraiment très bon cuistot, l'ambiance est sympa aussi. Il tient un blog, vous le verrez en photo avec moi ICI.
Alors, revenons à nos moutons. Après m'être légèrement perdu sur le chemin de la promenade de la philosophie (c'est pas mon truc la philo) je commence la journée, un peu par hasard, au château Nijô-jô. En fait je ne savais pas à quel arrêt je devais descendre exactement. A un moment ils ont annoncé ce château, du coup j'y suis allé. Et j'ai bien fait. Il contient deux palais, le Ninomaru et le Honmaru (début XVIIème).
Le Ninomaru est sans aucun doute ce que j'ai vu de plus beau en peintures depuis que je suis ici, mais, hélas, trois fois hélas, interdiction formelle de prendre des photos. Ce palais enchaîne différentes pièces de vie et d'apparat du Shogun. Chacune des onze pièces ont été décorées de panneaux peints par des maîtres de l'école Kanô (spécificité : un arrière plan doré). Ce sont des animaux ou des paysages, tous somptueux. Je remarque que la grande salle de réception où le shogun recevait ses vassaux est décorée de paons... La,plus belle salle, à mon goût, est une des dernières, la salle d'armes, décorées d'aigles et de pins. Superbe, je ferai deux fois le tour de cette partie de la visite tellement c'était beau.
Autre intérêt, pour ceux qui ont lu les romans de Lian Hearn, le Clan des Otoris, vous vous rappelez sans doute du fameux parquet chantant, le Couloir du Rossignol ? Et bien ce parquet existe vraiment et il est dans le Ninomaru, chaque pas reproduit effectivement le cri de l'oiseau. Cela permettait d'être avertit du moindre mouvement. J'ai essayé de ne pas le faire chanter mais mes techniques ninja ne sont apparemment pas encore au point. Le deuxième palais n'est pas ouvert au public. Mais on peut visiter un très beau jardin, le Ninomaru-en.
Je rejoins ensuite le point de départ de la fameuse promenade philosophique, au Ginkaku-ji, le pavillon d'argent, qui en fait est en bois car il n'a jamais reçu son placage. Et en plus, là encore, il est en réparation, décidément c'est la saison des charpentiers le mois de novembre au Japon ? Peu importe, je peux prendre de belles photos et faire une chouette visite du jardin qui l'entoure, à flancs de montagne.
Après un petit repas sur le pouce, j'entame la promenade de la philosophie. Un jolie chemin le long d'un canal, qui relie plusieurs temples et "Ainsi nommé parce que les moines des temples environnants viennent y méditer depuis des siècles [...]" Très agréable, et ça change des temples... Et oui je commence déjà à me lasser un tantinet de tous ces temples. Et pourtant...
J'en visite encore deux en suivant la promenade, le Zenrin-ji où je ferais une overdose d'érables dans le jardin attenant au temple, avant de monter à la pagode qui offre une belle vue sur la ville.
Puis le Nanzen-ji, avec sa gigantesque porte Sanmon du haut de laquelle on peut prendre de belles photos du site et des superbes propriétés du coin. Ses jardins zen, ses peintures, ses appartements abbatiaux sont magnifiques. La peinture ci-contre est le seul panneau que j'ai pu prendre.
Mais, je ne vous le cache pas, j'atteins à quatorze heure et trente cinq minutes précises la limite de mes capacités à visiter autant de temples en une seule journée. J'en étais presque malade, j'ai cru que j'allais vomir une pagode. Du coup je repars en ville dans le quartier de Gion! Un vieux quartier avec des maisons d'époque Edo, j'y croise des apprentis Geishas, je furète dans les ruelles, je fais le tour des antiquaires.
Je croise aussi une vrai Geisha (enfin je crois!)! Ça me change des temples surpeuplés de cars du troisième âge et d'écoliers et collégiens. D'ailleurs je me demande bien quand est-ce qu'ils vont étudier ces jeunes, à toujours faire les touristes comme ça, ils sont partout! Enfin bref, être écolier à Kyoto c'est pas facile, si on veut tout visiter gratuit pendant sa scolarité, à mon avis il faut faire exprès de redoubler, sinon on a pas le temps!