La journée démarre bien avec un excellent petit déjeuner à la japonaise dans le ryokan Seikan-so de Nara. Un très bel endroit, des proprios sympathiques, je vous le recommande chaudement. Dés que j'ai terminé mon riz, ma soupe miso, les oeufs, le thé, les haricots sucrés, les trucs verts avec des graines de sésames et le yaourt, hop je prends le chemin de la gare. Vingt cinq minutes à pieds avec tout mon barda, on le sent passer, je m'avachis dans le train pour Kyoto au son d'Interpol et d'Arcade Fire.
A Kyoto je loge au temple Shunkoin. Un des quarante-sept temples du complexe de Myôshin-ji, un peu à l'écart du centre ville. J'y dépose mes bagages car la chambre, comme dans la plupart des hôtels au japon, ne sera pas disponible avant le milieu de l'après midi. Et je repart avec un vélo, orange, gracieusement prêté par le temple, sympa.
Du coup, pour faire le tour du quartier du pavillon d'or, où je me trouve, je vais commencer directement par ce fameux pavillon. Il est situé le plus loin du temple ou je loge. Comme ça je file d'une traite au bout de la promenade et je reviendrais tranquillement jusqu'au Shunkoin. Le pavillon est un des monuments les plus visités du Japon, et quand on y est, ça se voit, ça se bouscule même.
Les photographes font la queue pour atteindre les spots les plus prisés pour prendre LA photo. D'ailleurs si jamais vous venez un jour ici, en entrant, sur la gauche il y a un chemin, où tout le monde va pour bien prendre le pavillon de face, je n'y suis pas allé en me disant que j'irais au retour. En fait on ne peut pas y aller au retour... Mais bon c'était blindé de monde donc pas de regrets.
Le temple Kinkaku-ji est environné d'un très beau jardin, apparemment bien entretenu. Pour le coup, être venu en automne ici c'est vraiment une bonne période. Et en plus il fait assez beau aujourd'hui, quelle chance! Chacun se presse le long du chemin vers la sortie. Une jeune japonaise en tenue traditionnelle est harcelée par tous les touristes pour faire une photo avec eux, et elle s'y prête de bonne grâce.
Ce temple a brûlé deux fois, une fois au XVème siècle durant des guerres de clan. Puis une seconde fois en 1950 : "un jeune moine, obsédé par son bégaiement et ne pouvant souffrir la beauté autour de lui, dans un accès de démence voulut détruire ce qui représentait à ses yeux l'essence de la beauté". Il a été jugé et cette histoire a donné le roman "Kinkaku-ji" ("Le pavillon d'or" en français, 1956) de Mishima Yukio, un classique au Japon.
Je fais ensuite un petit détour sur le programme pour aller au Daitoku-ji, un autre complexe de vingt quatre temples. J'y verrais le Daisen-in, célèbre pour son jardin zen, trésor national. Mais dont je ne pourrais pas prendre de photos car c'est interdit. Un bon conseil n'essayez pas de frauder cette interdiction... Je visite d'autres temples, des jardins somptueux, complexes, mêlant jardins secs, cours d'eau, jardins de mousse, jardins zen... En dehors des temples, la circulation dans le complexe est très agréable, c'est comme un petit village avec des rues pavées de pierres. Parfois même on est entouré de forêts! Très calme.
J'enchaîne ensuite avec le Ryôan-ji, qui lui aussi est célèbre pour son jardin zen, considéré comme "le plus parfait jamais conçu" et inscrit au patrimoine mondial de l'humanité. Je ne verrais pas le temple en reconstruction, comme cela se fait régulièrement. La vue sur le jardin zen est un peu gâchée par ces travaux. Mais cela ne m'empêche pas d'y prendre plaisir (moins que la foule en tout cas).
Il y a aussi des peintures sur les parois à l'intérieur du temple. Pas facile de les photographier car elles ne sont pas à la lumière. Pas de flash bien sur...
Je profite du magnifique jardin autour de l'étang carré au pied du temple (un tsukubai). Je fais le tour de l'étang en prenant de nombreuses photos, le soleil est de la partie! Quand même, un beau soleil, ça aide vachement pour les photos.
Je retourne au complexe Myôshin-ji ou je visite les rues et ruelles pavées en vélo, j'essaye de passer partout, c'est un peu un labyrinthe, mais je ne me perds pas. Je fais un dernier temple qui propose un trés beau jardin, lui aussi de plusieurs styles (zen, sec, cascades, étangs...) il est superbe au coucher du soleil. Je retourne ensuite au Shunkoin pour m'installer dans ma chambre, très sobre et dépouillée.
En revanche ils sont à la pointe du progrès avec un wifi wireless du feu de dieu (si je puis dire), ce qui est loin d'être le cas dans les ryokans et même les business hôtels.
Ça va être zen je sens, je reste ici deux nuits. Trois jours à Kyoto c'est assez peu en fait par rapport à la richesse touristique de cette ville, mais en restant plus longtemps j'ai peur de faire une allergie aux temples.