Quelques billets et photos pour partager avec mes proches mon voyage au Japon



samedi 14 novembre 2009

Douzième jour : la débacle du Mont Iwo suivi de la retraite de Kushiro




La définition du mot "humide" vient de prendre un nouveau sens pour moi! J'écris cette phrase bien au chaud, et bien au sec, calé dans mon fauteuil, non réservé, du Limited Express Super Ozora 10 à destination de Sapporo. Mais il y a encore quelques heures juste aprés la débacle du Mont Iwo et au tout début de la longhue retraite de Kushiro, j'étais on ne peut plus humide! Mais comment se fait-ce ?


Ce matin trés tôt, je quitte la pension du Caïman pour prendre le train en direction de Kawayuonsen qui part de la gare d'Abashiri à 6h42, il faut de qu'il faut. Si je veux profiter il faut bien que je sois un touriste lève tôt. Un peu plus d'une heure plus tard j'arrive à Kawayuonsen (en français ça donnerait quelque chose comme Kawayu-les-Bains). Ici la rivière fume car les eaux chauffées par le volcan affleurent directement, il y a d'ailleurs pas mal d'endroit qui ressemblent à des abribus en bois mais sont en fait des petits onsen aménagés  et libre d'accès pour aller s'y tremper les pieds dans les eaux bienfaisantes (pour la peau surtout disent les guides).


Le temps est annoncé mauvais, mais je suis équipé, et s'il faut se ballader sous la pluie et bien pas de problème! Dés la descente du train je constate qu'il s'est bien mis à pleuvoir, assez dru quand même, mais peu importe je prends directement un bus, pour le centre ville à quelques kilomètres de la gare. Là en arrivant ça aurait du me mettre la puce à l'oreille, tout est fermé. Je trouve l'écomusée, mais il n'ouvre qu'à neuf heures. Tant pis je laisse tout mes sacs à l'abri sous le porche devant la porte du musée. On verra bien si le Japon est un pays si sûr...


Sous la pluie je prends le chemin de randonnée vers le Mont Iwo. La ballade commence dans la forêt, puis dans une espèce de landes buissoneuses. Le volcan se fait remarquer d'abord par l'odeur, puis une fois dans la lande, par les colonnes de fumées. C'est un volcan en activité, qui pour l'instant se contente de cracher des fumerolles sulfurées d'une belle couleur jaune. Qui dit soufre dit odeur d'oeuf pourri, hmmm!


Mais tout se serait passé sans encombres si la pluie, assez constante depuis la gare, n'avait pas décidée de redoubler d'intensité et le vent de se lever. Et là en moins de cinq minutes je suis totalement trempé. Ma veste supposée imperméable ne l'est pas, mes chaussures de rando prennent l'eau et mon jean est imbibé ainsi que le caleçon long (à la cow boy pour tenir chaud, pas cher chez Uniqlo). Je décide malgré tout de poursuivre pour au moins voir ce volcan de prés.


Ce fut fait mais à quel prix! On m'aurait trempé dans l'eau ce serait pareil. En revenant à l'écomusée, je constate que mes bagages sont toujours là et que l'établissement est ouvert. A l'intérieur ils ont eu la super bonne idée de faire un coin détente avec des fauteuils  devant une cheminée et un bon feu de bois. J'essaye de me sécher mais à part me chauffer le jean. C'est quand même agréable et une des filles de l'accueil vient me taper la causette en anglais et remettre du bois sur le feu. Elle rigole quand je lui dit d'où j'arrive. Moi je ne rigole pas trop!


Le temps passe et je dois être à la gare avant onze heure quarante. A défaut de ballade, je passe faire un tour au musée consacré Taiho-san (Taiho Kôki), le meilleur sumo de l'histoire de ce sport, originaire du patelin. Intéressant, finalement j'ai bien aimé même s'il n'y avait aucuns commentaires en anglais. On voit pas mal d'objets, des tenus, des trophées, beaucoup de belles photos et un films sur ses exploits. Il a atteint le rang de Yokozuna, le plus grand honneur pour un sumo. Cela grâce au record historique de trente deux victoires en tournoi et deux fois six titres consécutifs. Je n'ai d'ailleurs pas trés bien compris comment on obtenait le titre, il fausra que je regarde ça de plus prés.


Taiho-san à pris sa retraite en 1971, on voit la cérémonie de retraite dans le film, son chignon est coupé avec un grand ciseau par une sorte de maître de cérémonie. Depuis Taiho-san est entraineur de sumos à Tokyo.


Seulement sorti du musée je dois rejoindre la gare en bus et là avec mes fringues mouillées et le froid je me les gèles sévère, vraiment, le local du bus n'étant pas chauffé. C'est à ce moment là que je fais une croix sur la partie ballade à Hokkaïdo, donc pas de lac Kussharo, pas de lac Mashu. J'ai bien eu un peu peur de choper froid mais dés que je suis dans le train je me change des pieds à la tête et je fais sécher les fringues dans le wagon surchauffé. D'ailleurs ça ressemble plus à un bus qu'à un train. Il n'y a qu'un seul wagon avec un chauffeur qui contrôle les tickets à tous les arrêts.


Plus j'avance vers l'étape suivante du voyage (Mashu) plus la brume se fait épaisse, on ne voit plus grand chose. Je me rends à l'évidence, je perds mon temps ici. La météo n'est pas avec moi alors je vais voir ailleurs si j'y suis, plus au sud! A Kushiro au bout de la ligne, j'attrape le train vers Sapporo, ou j'ai réservé un train de nuit pour Aomori (au nord d'Honshu) et d'où je partirai demain matin pour Niigata, sur la côte est d'Honshu, si j'ai temps je visiterais l'île de Sado.


En attendant j'écoute le post-rock lunaire de The for carnation "Being Held", et je fuis le mauvais temps de l'île d'Hokkaïdo à Japan Rail Pass abattu, enchainant les correspondances à 5 minutes prés!